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On se souvient toustes de 2020, l’annonce de l’arrivée du COVID, des confinements, les autorisations de déplacement, les vaccins. Et pourtant cette période semble déjà lointaine, presque surréaliste cinq ans plus tard. Tout est redevenu comme avant maintenant, plus personne ne pense au virus, la vie a repris son cours comme avant, le monde d’après ressemble au monde d’avant.
Et c’est normal de vouloir mettre ça derrière soi : devoir rester enfermé..e chez soi c’est pas très fun, devoir porter un masque en permanence non plus. On a eu envie d’oublier, de passer à autre chose. Alors on fait comme si ça n’existait plus.
Et pourtant, le COVID circule toujours. On l’attrape régulièrement. Mais on fait comme si c’était bénin. C’est juste un gros rhume.
C’est ce que je me disais aussi. Et puis j’ai appris que le virus tuait toujours, même si on en parlait plus trop, tellement c’était devenu banal, et pour éviter de nous faire peur avec ça. Surtout, j’ai entendu les premiers témoignages de personnes qui avaient développé un COVID long. Dans certains cas (10% du temps environ), se faire infecter par le COVID n’est pas si bénin : la maladie s’installe durablement dans le corps. Elle y reste des mois, voir des années, on ne sait pas si elle partira un jour. Et tant qu’elle est là, elle s’attaque doucement au système nerveux et à la capacité qu’on a à récupérer après un effort. Sur le long terme, concrètement ça veut dire qu’on est tout le temps fatigué..e et qu’on arrive pas à se concentrer, à un point où c’est extrêmement handicapant0.
Et je pense qu’on peut se mettre d’accord pour dire qu’on ne veut pas que ça nous arrive et qu’on ne souhaite ça à personne autour de nous. Et ça tombe bien parce qu’il y a quelques astuces pour éviter au maximum de transmettre le COVID (et d’autres virus en bonus) et qu’il dégénère en COVID long.
Première chose toute bête à faire : se tester (avec un test PCR, un antigénique négatif ne veut pas du tout dire qu’on est pas contaminé..e, c’est pas fiable) dès qu’on a le moindre doute. Et rester chez soi autant que possible si on a attrapé quelque chose. Et faire le moins d’effort possible, bien se reposer.
Autre mesure assez simple à prendre, puisque ça prend même pas une heure tous les 6 mois (pour le COVID) : faire ses rappels de vaccins. Ça protège pas à 100% d’être vacciné..e, mais ça évite quand même de tomber malade trop facilement, et d’avoir un COVID qui devient un COVID long.
Troisième mesure, un peu plus contraignante mais quand même essentielle : porter un masque autant que possible. Idéalement ça doit être un masque FFP2 ou FFP3, les masques chirurgicaux ne protègent vraiment pas tant que ça (mais ça reste mieux que rien). Porter un masque peut facilement devenir une partie de sa routine, un geste de plus dans son quotidien pour rester en bonne santé, comme se laver les mains ou se brosser les dents régulièrement. C’est comme mettre un préservatif ou une ceinture de sécurité : c’est un poil contraignant, mais ça évite potentiellement des grosses galères.
En plus de ça, on peut mesurer la qualité de l’air qu’on respire avec un capteur de CO2, qui donnent une bonne estimation de la quantité de virus de COVID présente autour de nous. Ça permet de savoir si il faut aérer la pièce, et à quel point le port du masque est important.
Parce que oui, selon moi on a le droit de faire des entorses à ces règles si c’est plus confortable et pas trop dangereux. C’est à chacun..e de juger selon la situation quelles mesures appliquer. Le but c’est pas de se sentir obligé..e d’être irréprochable et au final de ne prendre aucune mesure parce que c’est trop impossible d’être 100% parfait..e. Il faut mieux porter un masque une fois de temps en temps quand on se dit qu’il y a vraiment besoin que de ne jamais le faire parce que « de toute façon j’ai oublié de le mettre hier matin ».
À titre personnel, je porte un masque dès que je suis dans un endroit fermé avec beaucoup de gens et que je n’ai pas besoin de ma bouche. Ça veut dire au cinéma ou dans les transports en commun, mais pas au restaurant. La seule exception un peu incohérente que je fais c’est les concerts : il y a plein de gens dans la salle, j’ai pas forcément quelque chose à boire ou à manger avec moi, et pourtant j’ai du mal à porter un masque dans ce contexte. Pression sociale, peur d’être bizarre, je sais pas trop. Je me rassure en me disant que les plafonds sont souvent hauts (et donc l’air qu’on expire, plein de virus et chaud, a tendance a être en hauteur) et que c’est très ponctuel.
Je n’ai pas encore sauté le cap d’avoir un capteur de CO2 personnel, parce que ça coûte cher mine de rien, mais peut-être un jour ma curiosité sera plus forte et j’en récupérerais un.
Dans ce que je raconte jusque là, les raisons de se protéger et les mesures à prendre pour ça sont très individuelles. On est un peu au niveau « trier ses déchets » de l’autodéfense sanitaire : c’est utile, mais est-ce que ça suffit d’agir dans son coin ? (spoiler : non)
Si le COVID était un vrai sujet politique, on pourrait imaginer l’organisation de campagnes de vaccinations régulières gratuites pour tout le monde et surtout avec une vraie communication autour. On pourrait vraiment informer les gens sur les risques et comment les limiter.
Il suffirait d’être un..e ou deux à prendre ces questions en compte, à porter le masque, à oser annuler des sorties parce qu’on est malades, pour que ça devienne plus facile de le faire à son tour pour les personnes autour de nous, lançant un cercle vertueux de soin mutuel.
Lutter contre le COVID, c’est lutter contre les hôpitaux surchargés (parce que si on avait pas tous ces cas de COVID graves à gérer, ça ferait un peu plus de place pour les autres patients, même si ça résoudrait pas du tout le problème à 100%).
Surtout, dire qu’on va protéger les gens qu’on côtoie au quotidien en organisant de l’autodéfense sanitaire, c’est dire non à l’idée que celleux qui attrapent un COVID long étaient juste trop faibles et qu’on ne peut rien y faire. À l’heure où le fascisme fait son grand comeback, lutter contre cette forme d’eugénisme et être solidaires me semble essentiel.
Pour toutes ces raisons, j’aimerais voir des organisations politiques s’emparer de ce sujet et proposer des mesures concrètes à leur échelle pour que l’autodéfense sanitaire devienne une affaire collective et pas l’initiative de quelques personnes isolées.
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Cet article est assez peu sourcé, il y a plein de trucs que j’ai entendu sans noter où et certaines choses sont écrites de mémoire. Si jamais je dis des bêtises il ne faut pas hésiter à me contacter pour me le dire, je corrigerais. Et je comtpe ajouter des sources petit à petit, quand je les aurait retrouvées.